vendredi 14 août 2015

Troisième et quatrième jour à Averheim



À Herrn Magnus Van Baumer
Handelbezirk
Nuln
Averheim, le 21 Sigmarzeit 2521

Mon très cher papa,

J’espérais dans ma dernière lettre pouvoir bientôt t’envoyer de bonnes nouvelles, hélas, je n’en ai que de bien tristes.
Depuis mon arrivée, je n’ai réussi à obtenir aucun renseignement sur le brave Herbert. Il semblait que personne ici ne l’avait remarqué et nulle part je n’avais pu trouver un indice sur son sort. Cela m’inquiétait de plus en plus et je redoutais une issue fatale à cette histoire. Malheureusement, mes craintes ont fini par se vérifier et j’ai découvert ce matin l’épilogue de cette disparition. 

Je crois bien t’avoir parlé d’Adolphus Stark, ce marchand de tissus que nous avons aidé lors de l’incendie criminel de sa péniche. Il se trouve qu’il attendait une livraison de rouleaux de soie pour repartir de la ville. C’est la Compagnie de la Flèche Rouge qui devait acheminer cette marchandise par la route ; or, le chariot qui la transportait avait plusieurs jours de retard et on était sans nouvelle depuis son passage, quatre jours auparavant, dans le dernier relais sur la route avant Averheim.
Adolphus s’était enquit plusieurs fois de l’arrivée de sa marchandise. Lorsque la direction de la Compagnie, en la personne de Curd Weiss (que tu connais peut-être) lui dit qu’ils allaient engager des personnes pour enquêter sur le chariot, notre ami proposa nos noms. Ainsi, Curd Weiss vint nous offrir ce travail et nous avons accepté immédiatement car nous avions bien besoin de changer d’air, nos autres enquêtes n’avançant pas et l’atmosphère générale des docks se tendant de plus en plus. Mais c’est un autre sujet et j’y reviendrai plus tard.

Ce matin, à huit heures précises, nous voici donc devant le dépôt de la Compagnie de la Flèche rouge ; Curd Weiss nous explique que le dernier relais se trouve à 4 heures de cheval d’Averheim et que donc nous devons remonter la route à la recherche du moindre indice. L’équipage comprenait un cocher et un garde. Le chariot avait forcément eu un problème sur ce tronçon, avant de disparaître.

Aux portes de la cité, nous nous sommes retrouvés face à un grand flux de marchands, de maraîchers et d’agriculteurs et autres petits artisans arrivant en ville pour y vendre leurs productions ou leurs talents. Nous en avons profité pour en interroger quelques-uns, au cas où ils auraient remarqué quelque chose d’inhabituel. Un des commerçants nous dit avoir vu des traces de roues quittant la route pour s’enfoncer dans la forêt à une courte distance de la ville. Moins d’une demi-heure plus tard nous pouvions effectivement observer des ornières sur le bas-côté de la voie. Elles n’étaient pas très fraiches mais tout de même récentes. L’écartement des roues pouvait bien correspondre à un chariot. Nous avons donc suivi cette piste à travers les bois et jusqu’à une petite clairière au centre de laquelle plusieurs personnes avaient installé un campement. Nous sommes restés un instant à observer à la lisière. Un peu à l’écart des tentes, on voyait les restes de plusieurs charrettes éventrées et ce qui ressemblait à des corps étendus au sol.
Lars ou Klueber – je ne sais plus – reconnut des hommes-bêtes, ces sales créatures du chaos ! Ils étaient six, assis ou debout autour d’un feu, certains avec des lambeaux de vêtements et d’autres nus, laissant paraître leurs peaux grisâtres ou sombres.


 Il était évident que nous avions trouvé nos bandits de grand chemin et il était peu probable que nous puissions entamer un quelconque dialogue avec cette engeance. Il nous parut plus judicieux de profiter de l’avantage que nous conférait l’effet de surprise. Klueber arma son arbalète, Lars chargea son pistolet et je me mis à focaliser mon énergie ; c’est un carreau, des balles et la plus grosse boule de feu que je sois capable de former qui s’abattirent presque simultanément sur le campement, alors que Grunilda commençait à charger, le marteau en avant. Je t’épargne les détails, mais la lutte fut rude. Cette horde maudite semblait avoir pour chef un colosse, moitié homme, moitié taureau qui poussait des hurlements terribles. Grunilda est parvenue à lui tenir tête, elle a même finit par le terrasser mais elle y a gagné quelques blessures. S’il s’en était pris à n’importe lequel de nous autre dans le groupe, il nous aurait certainement massacrés. Les autres se montrèrent moins coriaces et nous en vînmes à bout sans trop y laisser de plumes. De mon côté, j’ai usé de sorts aussi puissants que possible et cela m’a complètement épuisées. A la fin, je tremblai comme une feuille et j’ai mis du temps à retrouver mes esprits.

Une fois débarrassés de ses immondes occupants, nous avons entrepris la fouille du camp. Les tentes étaient vides et puaient le fauve. Du coté des chariots détruits, nous avons trouvé un véhicule aux couleurs de la Compagnie de la Flèche Rouge. Il y avait encore les rouleaux de tissus à l’intérieur, ils n’étaient même pas abîmés, Adolphus a eu de la chance ! Il y avait ensuite plusieurs petits barils de poudre en provenance de Nuln, dont plusieurs à notre nom. J’ai préféré prendre ces derniers avec moi ; dis-moi ce que tu veux que j’en fasse. Enfin, nous avons aussi trouvé deux bouteilles de vin de Bretonnie que nous avons gardé ;  cette mission ne devrait nous rapporter que cinq pistoles d’argent chacun, alors, vu les risques que nous avons pris, nous avons bien mérité ce petit bonus. 
A côté des chariots, c’est une découverte bien plus macabre qui nous attendait. Il y avait les cadavres du cocher et du garde de la Compagnie. Enfin, un peu à l’écart encore, nous avons aperçu les restes d’un corps en état de décomposition beaucoup plus avancé. L’homme était méconnaissable, mais il avait à peu près la taille et la corpulence d’Herbert. Il portait des vêtements de voyage et une sacoche dans laquelle j’ai trouvé des papiers à ton nom et une lettre de recommandation signée de ta main.


Nous avons enterré les corps, par Morr et Shallyah, puissent ces pauvres âmes trouver la paix, et nous avons brûlé les cadavres de leurs assassins.

A notre retour, nous sommes passés à la Compagnie de la Flèche Rouge. Curd Weiss était absent, mais avait laissé des instructions à notre attention. Nous devrions le voir demain matin.

Nous sommes ensuite allés à l’auberge du Cheval blanc pour manger et nous détendre un peu. Grunilda est immédiatement partie se reposer, tandis que les gars et moi partions à la recherche de maître Mauer, avec une des bouteilles de Bretonnie pour faire la paix. Nous avions en effet besoin de lui parler des derniers évènements survenus sur les docks.

Hier, après que je t’ai envoyé ma lettre, nous avons eu de nouvelles surprises. Tout d’abord, nous avons appris la disparition d’Ute, une petite orpheline qui mendiait en jouant de la vielle devant l’auberge du Cheval Blanc. Tout le petit monde des quais, dockers, commerçants, artisans et mendiants, veillait sur elle et sa disparition certainement au cours de la nuit précédente a provoqué un bel émoi. Evidemment, dans ce genre de situation, on accuse en premier les étrangers, donc autant te dire que nous ne sommes pas très bien vus en ce moment. Par ailleurs, la guéguerre entre les deux bandes rivales du port, les « Poissons » et les « Rats des quais » est en train de sérieusement s’envenimer. Ils se reprochent mutuellement d’avoir fait du mal à la petite et les bagarres sont de plus en plus sanglantes. Nous avons porté assistance à un « Poisson » qui s’était fait salement amocher par deux « Rats des quais ». Nous l’avons ramené auprès des siens et nous avons pu ainsi discuter un peu avec leur chef. Je crois que nous avons gagné des points, mais notre cote reste très basse ! Nous avons de plus en plus d’ennemis dans ce coin : hommes du nouveau caïd qui doit commencer à entendre un peu trop parler de nous, maintenant les dockers qui ne nous font pas confiance et surtout les « Rats des quais ». Pas plus tard que ce matin, Klueber et moi avons trouvé un de nos chevaux décapité sur le pont de notre péniche.
Un avertissement, c’est sûr... mais de qui ?

Nous avons entrepris d’enquêter sur la disparation d’Ute, un peu pour nous disculper, face aux accusations des dockers et un peu aussi par inquiétude quant au sort de la gamine. Elle n’a plus donné signe de vie depuis la nuit du 19 au 20. C’est une nuit pendant laquelle il a beaucoup plu, comme lors de la disparition de l’oncle Jürgen. C’est également au cours de cette nuit que le second racketteur a été tué ; nous avons immédiatement pensé que la petite avait pu assister à une scène compromettante, au mauvais endroit au mauvais moment !
Nous avons commencé par inspecter sa cabane qui se trouve dans une ruelle derrière l’auberge. Il n’y avait rien de visible, probablement à cause de la pluie et d’autres étaient venus la chercher ici avant nous et avaient piétiné toute la scène.
Pendant mon apprentissage j’ai appris à détecter la magie dans mon environnement, même lorsqu’il ne s’agit pas du vent d’Aqshy, je peux la ressentir. J’ai essayé de vérifier s’il y avait quelque chose d’anormal dans cette rue et au sol, dans les flaques d’eau, j’ai perçu les traces résiduelles d’une magie corrompue. Cela ressemblait fortement à ce que j’avais ressenti chez le nécromancien d’Ubersreik lorsque je m’étais approchée de cette pierre infecte que l’on nomme fort à propos malepierre ; je fus immédiatement saisie de nausées et j’ai eu si mal à la tête que mes yeux me brûlaient. J’ai tenté de suivre la piste de ce maléfice, mais la douleur était trop forte et j’ai dû renoncer.
Afin de continuer notre enquête, nous nous sommes rendus au Porc-Debout. Là nous avons trouvé le pickpocket qui s’en était pris à la bourse de Klueber il y a quelques jours. Comme nous pensions bien avoir un léger ascendant sur lui, nous en avons profité pour l’interroger. Il ne savait rien de précis sur Ute, en revanche, il nous a appris quelques informations sur le nouveau caïd. Celui-ci se ferait appeler la « Cagoule noire » et il serait arrivé quelques semaines auparavant. D’après notre petit voleur, il ne serait certainement pas étranger à la disparition de Ute, car ici tout le monde veillait sur elle et qui d’autre aurait pu lui faire du mal.
Après avoir vu les blessures des deux racketteurs tués sur les docks, nous commencions à soupçonner de plus en plus quelques affaires de sorcellerie derrière tous ces problèmes. Les traces de magie près de la cabane de la gamine tendent à confirmer notre hypothèse. Cette « Cagoule » est certainement un homme très dangereux et il fricote avec une magie malsaine et funeste. C’est pour cette raison que nous sommes retournés voir Maitre Mauer peu après notre retour en ville, car nous ne pouvons guère faire l’économie d’un allié comme lui.
Nous n’avons pas eu trop de difficultés pour trouver sa maison, dans les quartiers prospères du centre-ville. A l’inverse de ce que je craignais, le maître lumineux n’a pas été réticent à nous recevoir. Des excuses et la bouteille de vin ont suffi à le radoucir. Nous lui avons exposé nos dernières découvertes et nos soupçons. Le mage ne semble guère préoccupé par le sort des pauvres gens qui ont disparu, sa splendeur n’a que faire du petit peuple et il a certainement l’habitude d’évoluer dans d’autres sphères. Il nous a écoutés cependant. Le terme de malepierre lui a même fait lever un sourcil ! Je crois qu’il nous a pris un peu plus au sérieux que lors de notre première entrevue. Nous n’avons pas appris grand-chose, mais la conversation a été polie et même, par moment, détendue. Cela pourra toujours nous servir un jour...

Ce soir, nous allons essayer de retourner discuter avec les dockers, il nous faut réussir à regagner un peu de leur confiance. Nous allons aussi essayer de trouver un prêteur nommé Stanislas ; c’est lui qui a repris les affaires de Klaus Keller, le premier rançonneur éliminé par la « Cagoule » et c’est notre seul lien connu avec lui.

Encore une fois, je te conseille d’éviter tout commerce avec cette ville. C’est beaucoup trop dangereux ; il y a des créatures du chaos qui attaquent les péniches sur l’Aver et d’autres s’en prennent aux chariots sur la route. Et le désordre règne autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Je suis vraiment désolée du sort de ce pauvre Herbert, mais il ne faudrait pas qu’un tel malheur touche d’autres personnes de notre entourage. Aussi, gardes toi bien d’envoyer qui que ce soit ici. Ne t’inquiète pas pour moi, je fais attention et je ne prends que des risques mesurés. Je m’occupe de te faire parvenir tes carnets dès que je les aurais récupérés et j’attends tes instructions pour les barils de poudre.

Prend bien soin de toi.
Je t’embrasse

Ta fille bien aimée Hannah.

samedi 8 août 2015

Deuxième et troisième journée à Averheim

À Herrn Magnus Van Baumer
Hndelbezirk
Nuln
Averheim, le 20 Sigmarzeit 2521

Mon très cher papa,


Averheim n’est vraiment pas une ville plaisante. Moins de temps nous y resterons et mieux je me porterais.  Dès que nous aurons récupéré tes carnets nous partirons sans regrets.
Tout d’abord, il pleut presque sans discontinuer depuis deux jours. Et quand ce n’est pas la pluie qui noie la ville, c’est une chape de brouillard épais et nauséabond qui s’abat sur elle. L’humidité et la boue s’infiltrent partout, c’est déprimant.

Indépendamment du climat, nous nous enlisons aussi dans nos enquêtes : nous n’avons toujours aucun indice sur les disparitions d’Herbert et de l’oncle Jurgen. Nous n’avons rien trouvé non plus concernant le docker.
En revanche, nous commençons à comprendre un peu mieux ce qui se passe ici. Averheim, comme toutes les grandes villes a son lot de petits délinquants pouilleux et quelques malfrats plus sinistres. Le quartier des docks où nous nous sommes installés en est le petit théâtre sordide. La nuit, c’est le domaine des contrebandiers et le fleuve se transforme en une véritable ruche avec des barques qui se croisent et des marchandises qui sont déchargées en un rien de temps. Parallèlement, il y a des bandes de dockers qui se disputent le territoire en provoquant des bagarres et en multipliant les coups bas. Tout ce joli monde se réunit au Porc-Debout, une taverne malfamée qui pue le mauvais alcool et les trafics malsains. Et je ne parle même pas des tapineuses et de leurs maquereaux, ni des vendeurs d’herbes, ni des voleurs à la tire comme celui qui avait piqué la bourse de Klueber
Non, le vrai problème actuellement dans le quartier ne vient pas de cette vermine, mais plutôt de l’arrivée d’un nouveau cacique qui élimine la concurrence, physiquement, et reprend à son compte les prêts, l’extorsion et le rançonnement, bref tout le commerce louche lié à l’argent. Le cadavre que nous avons trouvé dans les bancs de sable, devant l’auberge du Cheval Blanc, était vraisemblablement une de ses victimes, Klaus Keller. Ce nouvel arrivant s’en prend à tous les propriétaires d’entrepôts, aux commerçants, aux bateleurs qui accostent au port. Et, non content de reprendre les affaires des anciens truands, il a visiblement fortement augmenté les prix.
Ceux qui refusent de payer sont menacés, voire agressés. Nous avons rencontré un nain qui possède un entrepôt et passe ses nuits à le garder parce qu’il a reçu des avertissements sans équivoques ; Grunilda a décidé d’aller l’aider à surveiller son bien. Nous avons aussi assisté à l’incendie d’une péniche et il s’en est fallu de peu que la famille qu’elle abritait ne périsse dans les flammes. Nous sommes intervenus pour aider le propriétaire, Adolphus Stark, marchand de tissus, à éteindre le feu. Lars a réussi à attraper un des deux pyromanes, mais il n’a pas pu lui faire révéler quoi que ce soit sur le commanditaire, cette racaille avait l’air d’avoir plus peur de son chef que de Lars, même en colère. Finalement, l’homme a failli se faire lyncher par la foule et a été exécuté sans plus de procès par un sergent de la ville qui venait voir ce qui se passait.
Une justice expéditive ! Mais, bon ! Je ne vais pas pleurer sur cette petite frappe !
En dehors de ce coup d’éclat, les gardes sont assez absents du quartier des docks, ils sont certainement au courant de toutes les affaires louches qui se traitent ici, mais ils doivent avoir quelques intérêts à ne pas trop les perturber

Pour en revenir au nouveau caïd du port, en dehors du fait qu’il semble à peu près aussi violent que cupide, nous n’avons que peu d’informations à son sujet. Nous ne disposons que d’une description succincte et qui ne nous avance pas beaucoup : c’est un homme en noir avec une cicatrice ! Il doit y en avoir des dizaines qui correspondent à ça en ville !
 Les gens sont visiblement effrayés et ne sont guère loquaces. En fait, malgré tous nos efforts, je crois qu’ils se méfient vraiment de nous. C’est compréhensible, nous ne sommes que des étrangers, mais c’est quand même rageant ! 



Que les gens soit peu ouverts est une chose, mais malheureusement les autorités locales ne souhaitent pas plus nous aider et encore moins que nous les aidions ! 
 

Ce matin, un autre corps a été retrouvé, avec des plaies étranges, comme celles du cadavre du banc du sable. La foule présente a reconnu un autre éminent racketeur, Hermann Halheimer.
On est venu nous chercher pour que nous témoignions qu’il s’agissait des mêmes blessures. Il y avait des gardes et un mage du Collège Lumineux, Maître Mauer le Lumineux. Tous nous ont pris de haut, nous avons collaboré, mais eux ont refusé de répondre à nos questions. Je me suis un peu emballée, je crois, et j’ai un peu insulté le mage. Si mon maître le savait, je pense que je me ferais bien sermonnée. Le mage aussi l’a mal pris et il a essayé de m’impressionner ; ça a marché, même si je n’ai rien laissé paraitre. Le pire dans l’histoire, c’est que nous avons perdu une occasion de nous en faire un allié (bien que je pense que c’était de toute façon mal engagé). Je devrais peut-être essayer de le retrouver et m’excuser... Non, ce serait certainement une perte de temps.

Quoi qu’il en soit, les cadavres s’accumulent et nous n’avons pas appris grand-chose, ni beaucoup avancé. Une aura de mystère entoure le nouveau caïd du quartier et il semble très dangereux pour un simple voyou ; la façon dont ses rivaux sont tués est trop inhabituelle.
J’ai un mauvais pressentiment et je me sens aussi impuissante que nous l’étions à Hugeldal.
Je ne peux que te conseiller d’éviter de commercer avec les gens de cette ville ou, au moins, de t’engager dans toute nouvelle affaire avec eux.
J’espère que j’aurais de meilleures nouvelles pour ma prochaine lettre.
Prend bien soin de toi.
Je t’embrasse.



Ta fille bien aimée Hannah.