À
Maître Werner Beike
Collège
Flamboyant
Altdorf
Karak-Azgaraz, le Marktag
18 Pflugzeit 2521
Mon bien cher maître,
J’ai bien reçu votre
courrier : quel plaisir d’avoir enfin de vos nouvelles ! J’espère que
vous pourrez lire cette lettre avant votre départ pour le front. Puissent mes
vœux et mes prières vous accompagner dans ce périple.
De mon côté, je suis toujours à
Karak Azgaraz avec mes compagnons. Ma blessure au bras est presque
cicatrisée : les onguents des Nains font vraiment des miracles. J’ai
encore un peu mal, mais je me sens de mieux en mieux. Malgré cette
amélioration, l’état de mon bras est assez …
disgracieux. Aussi, j’ai acheté des brassards en cuir, comme ceux que portent
les archers, et j’en ai fait rembourrer un avec du tissu : lorsque je le
mets, on ne remarque plus rien.
J’ai pu rencontrer Svern Strüm,
comme vous me l’aviez demandé. Il m’a expliqué le fonctionnement de la Société
du Soleil et donné une chevalière, ainsi qu’un rouleau avec la liste de tous
les lieux de réunion. Je m’engage donc à me rendre dans ces endroits, lorsque
ce sera possible afin de vous représenter.
Ainsi que je vous l’ai exposé la dernière
fois, j’avais prévu d’aider Grunilda et l’archiviste Hagar Barbe-Grise, à faire
des recherches sur le clan Kurgansson. Cela a occupé une grande partie de mon
temps néanmoins, ce ne fut pas vain car ce que nous avons appris est vraiment prodigieux.
Concernant le marteau tout d’abord, nous avons réuni un bon nombre
d’informations, mais elles sont quelques peu contradictoires. Ainsi, d’après
certains textes, ce marteau pourrait correspondre à une arme fabriquée par … Alaric le Fou ! Non, non ! Je ne plaisante pas : le
forgeron nain, contemporain du divin Sigmar, celui qui aurait forgé les Crocs
Runiques que gardent aujourd’hui les Comtes-Electeurs de l’Empire ! C’est
assez incroyable, n’est-ce pas ? D’autres données nous invitent plutôt à
placer la création de cette arme à une période plus tardive, plusieurs siècles
après la fondation de l’Empire : la forme et les runes seraient plus
caractéristiques de cette époque. Dans tous les cas, ce marteau reste une arme extraordinaire
et très puissante ; sans compter
que c’est un très bel objet. Nous l’avons amené au Maître des runes chez qui
Grunilda a commencé son apprentissage et il l’a nettoyé et restauré. Il a même
découvert une rune que nous n’avions pas vue !
Quant à ses propriétaires, les
membres du clan Kurgansson, cette lignée aussi nous a réservé quelques
surprises. Tout d’abord, il a été très difficile de retrouver leur trace dans
les archives et les indices que nous avons recueillis sont assez maigres. Ce
clan serait originaire de la forteresse de Karak Dronar, qui se trouve quelque
part dans les Montagnes Noires, au-delà de la passe du Col du Feu Noir. La
localisation exacte de cette citadelle est incertaine car elle a été abandonnée
ou prise il y a bien longtemps. Si la cité est perdue, le clan lui semble bel
et bien éteint. Korden devait être le dernier représentant de cette lignée.
Toute cette histoire a fortement
ébranlé nos hôtes nains. Retrouver la trace d’un fort oublié est un véritable évènement.
Nous avons assisté à une réunion entre l’archiviste Hagar, le Gardien des
rancunes, Grom Brokkson et le thane de la cité Gronmir Dorisson. Grunilda qui
détient actuellement le marteau était aussi invitée. Ils ont discuté de ce qu’il
convenait de faire de cette arme.
Il y avait deux possibilités :
‐
la première était
de conserver le marteau comme une relique, ici à Karak Azgaraz où il pourrait
servir à assurer la défense de la forteresse. Grom Brokkson était partisan de
cette solution.
‐
la seconde était
de ramener le marteau dans la cité d’origine des Kurgansson, afin qu’il repose
avec ses vrais propriétaires, même si ces derniers ne sont plus de ce monde.
J’ai bien compris que c’était la solution la plus morale pour les Nains et ils
étaient majoritairement d’accord avec cette idée, y compris Grunilda. C’est
donc ainsi que les choses vont se passer.
Le problème est que la cité, comme
je vous l’ai dit, n’est plus occupée par les Nains depuis plusieurs siècles et
on ne sait pas si elle est simplement abandonnée ou envahie par des peaux
vertes. On ne sait même pas la situer précisément… Les Nains
souhaiteraient la reconquérir mais il faut savoir d’abord qu’elle est la
situation exacte du lieu. Il faut donc monter une expédition pour aller s’en
assurer et évidemment Grunilda étant la porteuse du marteau, c’est à elle de
s’y rendre. Le thane nous a expliqué que la sécurité de Karak Azgaraz était
trop incertaine actuellement pour envoyer un détachement de Nains, en revanche,
il s’est proposé de financer l’expédition si nous étions d’accord pour la
mener.
Grunilda nous a demandé comme un
service de l’accompagner et nous lui sommes tous redevables : à un moment
ou à un autre de nos aventures, elle nous a tous sauvé la vie au moins une fois
…
Je sais que vous comprendrez que je ne peux pas me dérober, ce serait indigne,
tant envers Grunilda qu’envers les Nains de Karak Azgaraz qui nous demandent
cette faveur pour les aider à retrouver un fort oublié de leur nation.
Les Nains vont nous fournir des chevaux, des
vivres et tout le nécessaire pour cette expédition.
Nous devrons traverser les
Montagnes Grises en direction de l’Est. Nous serons guidés par un nain cette
fois, aussi ce sera plus facile et plus sûr qu’au cours de notre trajet depuis
Hugeldal. Ensuite, nous passerons par l’Averland en empruntant les fleuves. Nous
devrions faire étape à Nuln et cela me ferait vraiment plaisir de rendre
visite à mon père que je n’ai pas vu depuis longtemps et surtout après ce que
je viens de traverser. L’objectif est de rallier Grenzstadt où un éclaireur
nommé Zarak devrait nous attendre. C’est un ami du thane Dorisson et c’est lui qui nous
guidera à travers les Montagnes Noires jusqu’à l’emplacement présumé de Karak
Dronar.
Si tout se passe bien le voyage ne
devrait prendre que quelques semaines et d’ici à un mois au maximum je devrais
pouvoir être libérée de ma promesse envers les Nains et je pourrais alors
rentrer au Collège. Je sais que vous ne m’en voudrais pas de ce nouveau
contretemps et que les magisters comprendront aussi très bien. Agir autrement
serait contraire à nos règles de conduite, les Nains sont les alliés de
l’Empire et je me dois de les aider
Comme nous allons faire étapes
dans de nombreuses cités, je ne devrais avoir aucune difficulté à vous écrire
régulièrement pour vous donner de mes nouvelles et vous tenir informé de
l’avancée de notre mission. A mon retour à Altdorf, si vous n’êtes pas revenu
du front, j’espère que l’on m’autorisera à vous rejoindre : ma formation
n’est pas achevée, mais je souhaite servir ma patrie et je brûle de me rendre
utile.
Je vous prie de croire, mon cher
maître, en ma fidélité envers vous et en ma loyauté envers notre ordre.
Puisse Sigmar, vous accompagner et
vous préserver du mal.
Votre dévouée acolyte
Hannah van Baumer
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